COURRIER IMPORTANT DANS CADRE PARTENARIAT

Courrier du 11/07/2015 à 00h00.

J'attends la bénédiction de l'APAAH pour que l'aide envoyer cette année soit destinée non pas au Centre d'alphabétisation dans la camp militaire (la rentrée est en septembre et il faut du temps pour intégrer culturellement les familles militaires qui viennent d'arriver ), mais à renforcer l'équipement des couturières qui terminent la formation et n'ont pas de lieu d'approfondissement. 

A KAMBEHE (voir www.atelierfdp.fr) nous sommes en train d'équiper progressivement les jeunes (ex-enfants soldats), en soudure et ajustage (grâce aux dons de l'appel du pauvre. Je souhaite que le don de l'APAAH continue dans le même domaine qu'à l'OASIS (elles évoluent bien et sont en stage dans d'autres ateliers en ville en vue de leurs brevets), mais en vue d'accompagner celles qui terminent la formation et n'ont pas d'équipement personnel. Il nous faut acheter d'urgence les machines à coudre pour les occuper pendant les vacances (colonies de vacances). 

Courrier du 15/07/2015 à 11h38.

Nous aurons réunion à 15H avec mes confrères et nous ferons le point sur les choses qui restent en attente. On n'habite pas ensemble : il y a même l'Abbé Jean-Pierre Katwanyi qui étudie à Kinshasa. 

Tu ne m'as pas répondu sur le dossier don APAAH. Je ne peux donner le feu vert de l'utiliser pour l'urgence de l'équipement en couture à Kambehe sans l'accord des donateurs. Nous avons du mal avec les militaires qui sont arrivés récemment et dont les épouses se recherchent encore : les militaires ont une vie difficile, souvent inhumaine dans notre pays. J'aurais voulu savoir si, au lieu de garder cet argent au compte Foyer de Paix, on peut l'utiliser pour la même cause (promotion féminine) à un autre endroit que Nyamunyunye (camp militaire proche de l'oasis). Merci de me répondre. Je voudrais partir et laisser tout en ordre. Je souhaite venir aussi avec quelques photos et les factures des machines qu'on va acheter. 

Réponse positive de notre part donnée le 15/07/2015 à 11h38.

Dimanche, passé, il y a eu un tremblement de terre qui a fait des dégâts énormes dans la région du Sud-Kivu. voir :

http://radiookapi.net/search/s%C3%A9isme+%C3%A0+bukavu/

Notre nouveau bâtiment, construit par les jeunes a été suffisamment endommagé : les activités (dont la bibliothèque et la coupe et couture ) qui y étaient prévues devront attendre la restauration. 

Amicalement,

Roger

Décision que le bureau de l’APAAH a pris hier soir :

-      Suite au tremblement de terre dans votre région qui a vu le nouveau bâtiment (bibliothèque et coupe/couture) construit par les jeunes endommagés, nous avons pris la décision de vous octroyer une aide spécifique de 800 € pour les réparations. Et ce, en-dehors de la somme qui vous sera versée fin novembre dans le cadre de notre partenariat.

Je suis heureux de te transmettre les photos qui rendent compte de notre séjour à Berlin et du PRIX POUR LA PAIX ET LA RECONCILIATION DANS LA REGION DES GRANDS LACS.

* Ce prix appartient à tous ceux qui nous font confiance et qui, par un coup de pouce, accompagnent nos initiatives sur le terrain du POLE RECHERCHE (www.atelierfdp.fr) que nous conduisons pour comprendre (et affronter) les causes profondes de la pauvreté et des conflits armés, dans une région potentiellement riche comme la nôtre.

* Ce prix est aussi le fruit de tous les efforts d'intégration  fournis par nos jeunes (ex-miliciens de Bunyakiri) et les sacrifices consentis par ceux qui les encadrent et les accompagnent dans ce long et exigeant processus de réinsertion sociale, par les métiers professionnels.

* L'implication des femmes et des jeunes filles (filles -mères) dans ce processus de thérapie par le travail contribue à façonner un cadre familial où pratiquement, chacun trouve sa place : nous essayons, dans la mesure du possible, de rentabiliser et de valoriser chaque talent qui s'exprime dans les différents domaines (maçonnerie, menuiserie, mécanique, ajustage et soudure, coupe et couture, etc. 

* Avec beaucoup d'humour, j'aime aussi dire que le prix de notre travail appartient à ceux qui nous découragent, qui nous accusent et nous renvoient les cris de leurs souffrances avec violences, par la médisances ou les calomnies. 

Tout cela nous aident à mûrir dans la foi et attirent notre attentions aux multiples blessures dont souffrent nos compatriotes : la guerre n'a épargné personne et malgré nos apparences pacifistes, le chemin de guérison est encore long pour plusieurs parmi nous.

L'essentiel est de discerner constamment, cas par cas, par quel "petit bout" prendre chacun individuellement et collectivement.  D'où l'exigence d'une pédagogie de capacitation personnalisée. Voilà notre champ expérimental devenu une vraie école de vie.

Un prix pour l'engagement envers les jeunes | Afrique | DW.COM | 03.10.2015